Depuis plusieurs semaines, nous, cadres territoriaux en charge des publics enfance/jeunesse, oeuvrons avec nos équipes pour faire face à cette crise sanitaire sans précédent. Dans le plus grand respect du cadre national, en tenant compte au quotidien des réalités territoriales qui sont les nôtres, nous travaillons à faciliter le retour en structures petite enfance, à l’école et dans les accueils de loisirs.

Nos partages d’expériences, renforcés dans ce contexte inédit, font émerger l’urgence d’assouplir et de mettre en cohérence les protocoles sanitaires. Ils doivent permettre de  redonner du sens aux métiers de l'éducation, de concilier des mesures sanitaires efficientes et un accueil éducatif de qualité, respectueux du développement de l’enfant, de son intégrité physique et psychique, sur tous les temps de vie en collectivité. 

Le retour à l’école s’est organisé à partir d’un seul et unique protocole sanitaire sur le temps scolaire, sans déclinaison en protocole éducatif d’accueil des enfants et des jeunes qui ont vécu deux mois de confinement de façons très inégales. Par ailleurs, il ne saurait y avoir de protocoles stricts et différents, voire contradictoires entre la petite enfance, les temps scolaires et péri ou extra-scolaire. Nous avons besoin de cohérence  pour accompagner chacun dans son rôle.

Les débats d’experts sur le très faible risque de transmission du virus par les enfants nous montrent combien l’assouplissement des protocoles sanitaires est envisageable. Il est devenu urgent et fondamental de réinstaurer une dynamique de bien-être et d’accueil bienveillant, dans le respect du développement psycho-social des enfants qui nous sont confiés. 

La prochaine rentrée scolaire n’aura de sens qu’en appui sur une prise de conscience partagée entre tous les acteurs éducatifs, des conditions nécessaires et indispensables au retour à l'École de tous les enfants à temps plein, dans une perspective véritablement éducative et globale qui favorise de vraies relations entre pairs. Les mesures d’hygiène mises en oeuvre nous permettent désormais de les inscrire durablement dans des comportements de vie collective. C’est pourquoi, il ne s’agit pas de choisir entre santé et éducation, mais bien de concilier ces deux priorités de manière durable.

• Retrouvons collectivement du bon sens et de la bienveillance pour les enfants que nous accueillons dès le plus jeune âge, en sécurisant les adultes qui les accompagnent par un retour à des gestes professionnels et valeurs éducatives qui ne peuvent disparaître derrière des comportements  hygiénistes.

• Assouplissons les protocoles nationaux qui doivent demeurer des appuis pour des gestes protecteurs, mais qui permettent néanmoins de retrouver le plaisir d’utiliser de  nouveau les jeux extérieurs, ballons, vélos...

La rentrée de septembre prochain ne pourra se faire dans la sérénité, que par la garantie d’un accueil de tous les enfants, dès le plus jeune âge et sur tous les temps scolaires, péri et extra scolaires, dans des conditions sanitaires et éducatives compatibles avec leurs besoins de développement physique, affectif et relationnel.